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Les femmes dans la finance : interview de Nelly BROSSARD

Le secteur de la banque, de l’assurance et de la finance est en pleine évolution. Un meilleur équilibre entre les femmes et les hommes. A tous les niveaux de responsabilités est une des clés de cette évolution.

Des acteurs mettent en place de nombreuses initiatives pour faire évoluer les choses. Les entreprises prennent en compte ces enjeux d’équité dans leur stratégie. Afin d’instaurer une meilleure mixité, notamment au sein des comités de direction. L’état met en place de nouvelles réglementations efficaces pour permettre aux femmes d’atteindre ces postes de direction. Les femmes n’ont désormais plus peur d’afficher leurs ambitions.

Et ces initiatives fonctionnent ! Les chiffres prouvent : en 2019, des femmes occupent 32,2 % des postes de cadres de direction dans l’assurance. En hausse par rapport aux 22% de 2009 (l’Argus de l’Assurance – Janvier 2021). Ces femmes, au parcours très inspirant. Nous partagent leur engagement pour l’égalité professionnelle et la mixité dans le secteur de l’assurance.

Nous poursuivons alors nos portraits de femmes inspirantes avec Nelly Brossard.

Comment êtes-vous entrée dans le secteur de l’assurance et pourquoi ?

Dans le milieu des années 90, les expérimentations de télé interactive que menaient les câblo-opérateurs me passionnaient. Ainsi que leurs impacts sur la relation entre les marques et les consommateurs. Tandis que l’Internet faisait ses débuts auprès du grand public.

Avec cet intérêt fort pour l’interactivité et le numérique. J’ai donc commencé ma carrière dans une start-up de Tech qui proposait une solution de paiement sécurisé sur internet. Je travaillais avec des ingénieurs et des développeurs sur un porte-monnaie sécurisé. Pour faire du paiement en ligne et ses usages. Cette société était très très en avance de phase en 1995. Notre rôle a été de déjà créer des sites web pour les marques. De concevoir une galerie marchande virtuelle. Afin ensuite de pouvoir envisager de proposer du paiement et du e-commerce et donc utiliser notre service de paiement sécurisé… Dans ce cadre, j’ai réalisé beaucoup d’évangélisation de l’Internet, du e-ecommerce et de rencontres.

C’est à travers l’une de ces belles rencontres, que je suis entrée dans le secteur de l’assurance. L’objectif était de créer une nouvelle activité dans l’assurance au sein d’une structure de conseil autour des nouvelles technologies. J’ai découvert un secteur passionnant, en pleine transformation. Je travaillais sur les impacts des nouvelles technologies sur la chaîne de valeur. Notamment sur la distribution, les produits et la relation clients.

Pouvez-vous nous rappeler les principales étapes de votre carrière professionnelle ?

Je suis dans le secteur de l’assurance depuis presque 25 ans. J’ai travaillé dans différents types de structures de tailles variées. Comme des sociétés de courtage, des start-ups, des compagnies d’assurance ou encore des mutuelles. Avant tout autour des domaines de l’innovation, du marketing, de la distribution, de la communication et du digital. Ce que j’aime le plus c’est créer des offres et des services avec des partenaires et des écosystèmes. Apporter de la valeur à travers des solutions complètes et innovantes pour les clients.

Au début de ma carrière, j’ai eu l’occasion de participer à la grande aventure Protegys/La Parisienne. Je m’occupais du marketing et de la communication et d’assurdiscount. Ce fut une belle expérience en termes d’agilité, de digitalisation en B to B et B to C. En conception de produits et de services innovants.

Ensuite, j’ai participé à la création et au lancement en partant d’une feuille blanche. De la nouvelle filiale de vente à distance de Groupama, Amaguiz. J’ai eu la chance de grandir avec l’entreprise. En pilotant au départ le marketing, le digital et la communication de l’entreprise. Puis en devenant directrice générale adjointe et directrice générale de cette structure. C’était une très belle aventure humaine avec beaucoup d’innovations fortes (pay as you drive, relation clients… ). Et le développement de partenariats en marque blanche à des partenariats avec des acteurs comme Banque Casino ou Zephir. Ainsi que la partcipation clé au lancement de la Banque Postale IARD (filiale commune La Banque Postale et Groupama).

Puis, j’ai poursuivi ma carrière au sein du Groupe Groupama. En rejoignant le siège aux manettes du marketing, du digital et de la distribution. Afin notamment de mettre en œuvre de l’omnicanal pour le groupe et ses caisses régionales. Et de transformer les modes de travail des équipes du siège pour plus d’agilité et de travail d’équipe.

J’ai ensuite rejoint la MAIF afin de piloter le Marketing et la Digital Factory. Dans le cadre du plan stratégique visant à la fois de mieux intégrer les standards digitaux au sein des activités existantes du groupe. Et également créer de nouvelles activités sur de nouveaux territoires, en dehors du cœur de métier. C’était passionnant de pouvoir participer à la transformation de la MAIF. Notamment grâce à la mise en place de la Digital Factory. Qui permettait de concevoir de nouvelles offres et services innovants de manière plus rapide. Et aussi à travers une transformation du mode de fonctionnement des équipes.

Enfin, j’ai rejoint la Mutuelle des Motards en tant que Directrice Générale Adjointe. Une mutuelle affinitaire, à taille humaine. Pour développer fortement son activité à travers une évolution de son système d’information, et de son modèle de distribution. Avec un accompagnement fort des collaborateurs.

Le fait d’avoir commencé ma carrière en travaillant dans des start-ups. Et de bien connaitre la Tech est un véritable atout. En termes de mode de travail, de coopération, de pragmatisme, d’efficacité et de prise de décisions. Ces expériences sont très utiles, je connais bien le monde des start-up et les grands groupes. Cela me permet sans doute de réussir à les faire coopérer.

Comment expliquez-vous votre parcours ?

De belles rencontres avec des personnes qui m’ont fait confiance et aidé ont rendu possible mon parcours. Me permettant de relever des défis importants et d’oser. Je suis une personne très engagée, optimiste, enthousiaste et passionnée à la fois par l’assurance. Le service apportée aux clients, et également par les relations et le travail avec les autres.

Enfin, j’ai la chance de bénéficier du soutien très fort de mes proches. Qui est un élément essentiel pour relever des défis et toujours avancer.

Avez-vous ressenti ce fameux « plafond de verre » envers les femmes actives au travers de vos différentes expériences ? Si oui pouvez-vous nous en dire plus ?

Effectivement, ce plafond de verre existe, il est très fort. D’ailleurs, il est présent dans tous les secteurs. C’est une réalité pour toutes les femmes dans les entreprises.

Dans l’assurance, des femmes représentent 6 salariés sur 10, mais seulement 1 sur 3 au niveau de la direction.

J’ai connais bien ce plafond de verre. Bien sûr, mais j’ai tout de même été deux fois Dirigeante de « petites » structures. Si ce plafond de verre est bien présent, en revanche les choses évoluent. Il y a des progrès, notamment au niveau des conseils d’administrations grâce à la loi Copé-Zimmermann. Ces quotas sont nécessaires. Ils permettent une évolution, une parité, une mixité et finalement une diversité plus importante au sein des entreprises.

Il faut continuer à agir grâce à des politiques volontaristes et surtout des actions concrètes. C’est un travail de longue haleine car il faut modifier les mentalités, les cultures et combattre les stéréotypes. Il s’agit d’un travail de fond au niveau de la société .

Vous êtes très active dans le monde des start-up, avez-vous croisé beaucoup de femmes entrepreneures à cette occasion ?

Il n’y a déjà pas beaucoup de femmes dans la tech et très peu de femmes dirigeantes dans ces domaines. Le rapport de French Tech 120 révèle que seulement 7 femmes ont fondé les entreprises. Parmi les 120 mises en avant

Dans le domaine de l’insurtech, je peux citer quelques femmes comme Cécile Mérine avec Otherwise ou Magaly Simeon avec Lily Facilite La Vie. Qui ont fondé de belles startup innovantes.

Avez-vous le sentiment que vos collègues féminines se limitent dans leurs ambitions professionnelles ?

Il y a dans notre culture, notre éducation, une sorte d’auto-censure. Souvent les femmes se disent qu’elles ne sont pas assez compétentes pour avoir tel ou tel poste. Alors que pour beaucoup elles possèdent les compétences nécessaires. Il faut croire en soi au regard de ses compétences et de ses expériences. Les femmes qui ont su dépasser ce plafond de verre ont un rôle important à jouer en tant que « role model ».

Vous engagez votre action auprès de l’association Parité Assurance, pouvez-vous nous informer davantage sur cette association ?

Parité Assurance est un réseau de femmes dans l’assurance. Qui oeuvre à travers différentes actions pour une meilleure mixité et une meilleure parité dans ce secteur. Notre but est de promouvoir la présence des femmes. Dans les fonctions de directions, dans les conseils d’administration, et la gouvernance grâce à des actions concrètes et multiples. Ces initiatives sont par exemple un accompagnement pour devenir administratrice, du mentoring, des formations. J’ai, par exemple, agi en tant que mentor dans le mentoring et ai également reçu du mentorat.

Je m’engage aussi dans l’association Digital Ladies & Allies, qui vise à promouvoir les femmes dans la Tech. Nous menons des actions de formation et de sensibilisation. Afin de faire en sorte qu’il y ait plus de femmes dans la Tech. Par exemple en tant que développeur ou dans les formations qui mènent à ces carrières. Ces actions ont pour but de faire connaître la Tech aux femmes. Afin d’accentuer leur présence dans le secteur car assez peu de femmes embrassent ces carrières.

Enfin, en décembre 2020, je me suis également davantage impliquée dans le domaine de l’insurtech. Au delà de mon rôle d’experte au sein du réseau de BlackFin Tech, de mon rôle d’investisseur et d’advisor pour quelques insurtech. En devenant membre du bureau de l’association Insurtech France. L’objectif est de promouvoir et de fédérer les insurtech en France et de créer des échanges et des coopérations. Nous avons de nombreuses actions à mener pour contribuer à faire connaître ce qu’apportent les insurtech au monde de l’assurance.

Quels sont vos projets professionnels dans les mois et années à venir ?

De nombreux projets à venir, et toujours en équipe … Je souhaite surtout continuer à contribuer au développement du secteur de l’assurance. A sa transformation, à son évolution et ses innovations.

A travers notamment la création de nouvelles offres et services et de valeur avec les différents éco-systèmes. Pour proposer des solutions utiles, simples, transparentes aux clients.

Et bien évidemment, poursuivre mes engagements. Ne rien lâcher en matière de diversité et de mixité dans la Tech et l’assurance.

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