Le manager de transition face à la question du bien-être au travail

Dans un contexte de transformation, de crise ou de réorganisation, le rôle d’un manager de transition est souvent perçu comme purement opérationnel, stabiliser une situation, restructurer, relancer un projet. Pourtant, un aspect reste trop souvent sous-estimé, le bien-être au travail. Or, un projet de transition, par définition, génère du stress et de l’incertitude. Pour réussir sa mission, le manager de transition doit aujourd’hui être aussi attentif à la qualité de vie au travail qu’à la performance chiffrée.

Bien-être au travail : un enjeu devenu stratégique

Depuis plusieurs années, la qualité de vie au travail (QVT) est passée du statut de “sujet RH accessoire” à celui de levier stratégique. Pourquoi ? Parce qu’un collaborateur épanoui est plus productif, plus engagé et moins enclin à quitter l’entreprise. Le lien entre bien-être, performance collective et marque employeur est désormais clairement établi. Des études montrent que les organisations qui soignent la QVT voient leur taux de turnover chuter et leur attractivité augmenter.

Dans un contexte de transition, cet enjeu est encore plus marqué. Changement de direction, nouveau projet, incertitude sur l’avenir, autant de facteurs qui peuvent fragiliser le climat social. Le manager de transition a donc un double défi, piloter un projet de transformation et maintenir un haut niveau de motivation et de confiance au sein des équipes.

Quel rôle joue un manager de transition dans ce contexte ?

Maintenir la motivation et limiter le stress pendant la phase de changement

L’arrivée d’un manager de transition peut être vécue de deux manières différentes. Soit comme une opportunité de rebond ou comme un signal d’instabilité. Tout dépend de la façon dont il prend sa place. Dès les premiers jours, clarifier sa mission, ses objectifs et ses méthodes est essentiel pour lever les inquiétudes.

En expliquant le pourquoi de sa présence, en détaillant les étapes du plan d’action, le manager de transition apaise le climat. Il crée un cadre de travail plus lisible. Dans une période où tout bouge, remettre des repères est un premier pas concret vers le maintien du bien-être collectif.

Identifier les signaux faibles de mal-être

Un collaborateur en souffrance ne le dit pas toujours directement. Mais certains indicateurs ne trompent pas, la hausse de l’absentéisme, la multiplication des arrêts maladie, la baisse de la productivité, des conflits plus fréquents, le désengagement lors des réunions.

Un manager de transition doit être attentif à ces signaux faibles. Contrairement à un manager permanent, il bénéficie souvent d’un regard neuf. Il peut poser des questions sans tabou, ouvrir des espaces de parole et instaurer une confiance rapide. Organiser des points individuels, animer un atelier d’expression, recueillir les tensions, ces actions simples évitent que les problèmes latents ne deviennent des obstacles majeurs.

Mettre en place des actions concrètes

Le rôle du manager de transition n’est pas de se contenter de constater, il doit aussi agir. Améliorer le bien-être au travail passe par des actions visibles, même de court terme. Cela peut être une réorganisation temporaire des priorités, un ajustement de la charge de travail, une meilleure répartition des missions. Des “quick wins” souvent très attendus par les équipes.

Une autre clé consiste à encourager le feedback, qu’est-ce qui fonctionne bien ? Qu’est-ce qui mérite d’être ajusté ? Donner la parole et, surtout, montrer que cette parole est prise en compte nourrit un climat de confiance, indispensable à l’adhésion au changement.

Les leviers à disposition du manager de transition pour agir sur la qualité de vie au travail

S’appuyer sur les relais internes

Un manager de transition, par définition, est de passage. Pour être efficace sur la durée, il doit mobiliser des relais, des managers de proximité, des RH, des représentants du personnel. Leur rôle va être de relayer les messages, de remonter les alertes, de valider les ajustements. En s’appuyant sur ces relais, le manager de transition diffuse une dynamique positive, même après son départ.

Ces relais deviennent des ambassadeurs du changement. Ils rassurent, expliquent et incarnent la continuité. Une transition réussie, c’est une transition qui laisse derrière elle des équipes prêtes à reprendre le flambeau dans de bonnes conditions.

Communiquer de manière transparente et régulière

Rien n’alimente plus le stress qu’un silence prolongé. À l’inverse, une communication claire, régulière et sincère rassure. Le manager de transition doit partager les avancées, les décisions mais aussi les incertitudes, dire ce qui est certain et ce qui ne l’est pas encore.

Varier les canaux est également important : réunions collectives, échanges informels, notes d’information, e-mails récapitulatifs. La clé est de maintenir le lien. Plus l’équipe se sent informée, moins elle nourrit de rumeurs et plus elle reste mobilisée autour du projet.

Évaluer et ajuster en continu

Une démarche de bien-être n’est pas figée. Pour qu’elle porte ses fruits, elle doit être mesurée et ajustée. Un manager de transition peut mettre en place quelques indicateurs QVT : taux d’absentéisme, retours lors des entretiens individuels, climat social mesuré par des sondages flash.

Ces points de contrôle réguliers permettent d’adapter rapidement les actions. Si une mesure ne fonctionne pas, il faut la corriger ; si une initiative plaît et génère de l’adhésion, il faut la renforcer ou la généraliser.

Bien-être au travail et transition : une alliance indispensable

Longtemps, on a opposé performance et bien-être. Dans les faits, la performance durable passe par des équipes engagées, rassurées et fières de contribuer à un projet. Un manager de transition qui néglige cette dimension humaine risque de rencontrer des blocages, résistance au changement, perte de talents, tensions internes.

À l’inverse, un manager de transition qui intègre le bien-être au cœur de sa mission sécurise sa feuille de route, il obtient une adhésion plus forte, un climat de travail plus serein et une équipe prête à accompagner la transformation.

Investir dans la qualité de vie au travail, même temporairement, n’est donc pas un luxe. C’est une condition de succès. Une mission de transition bien menée laisse derrière elle des résultats concrets, des process optimisés, une nouvelle organisation mais aussi une équipe soudée, rassurée et prête pour la suite.

En résumé, piloter une transformation ne se limite pas à atteindre des objectifs financiers ou opérationnels. Pour relever ce défi, le manager de transition doit aussi piloter l’humain, écouter, expliquer, ajuster et préserver la motivation. Dans un monde du travail de plus en plus exigeant, cette dimension est devenue incontournable. Bien gérée, elle est même la clé d’un succès durable.

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